mercredi 28 décembre 2011

Les compagnies aériennes ont-elles réellement une conscience environnementale ?

On a appris ce mois-ci que Air Transat venait d'être certifié par le World Green Aviation. Le programme du World Green Aviation Council donne aux compagnies aériennes et aux aéroports les ressources afin de trouver des solutions écologiques mesurables sur les plans du design, des innovations et des opérations.

Il était temps que les compagnies comme Air Transat emboîte sérieusement le pas pour réduire leur impact sur l'environnement. Saviez-vous qu'à chaque instant dans le monde, il y a 500 000 personnes dans le ciel ? On estime à 20 000 avions de ligne en état de voler dans le monde dont la plupart font en moyenne 4 vols à chaque jour. Pourquoi la population au sol devrait se préoccuper des questions environnementale alors qu'encore aujourd'hui plusieurs compagnies aérienne au-dessus de nos têtes se déchargent de la responsabilité des détritus sous prétexte que ce sont des déchets international? Allez! Brûlons tout aux incinérateurs! Écologique? Vraiment pas.

Évidemment, réduire son impact au niveau de l'environnement demande beaucoup d'effort de la part des compagnies aériennes dans le sens où les agents de bord doivent pratiquement "trier" les cochonneries de passagers pour en sortir les canettes et le plastique... Mais bon, doté d'un système plus écologique comme choisir des casseroles biodégradables pour les repas ou encore utiliser des verres en plastique recyclés peut apporter une touche plus simple pour la gestion de son impact sur l'environnement. Mais encore faut-il y investir des sommes considérables pour y arriver. Là est le problème puisque dans une industrie très compétitive où le billet d'avion se vend 0,99 cent et où le prix du pétrole fluctue sur une base régulière, ce n'est pas facile je vous l'admet. 

Air Transat a donc prouvé qu'au delà des profits il y a aussi l'environnement et que cela valait la peine d'y investir un peu, pour ainsi dire peut-être attirer une clientèle plus soucieuse de l'environnement. En modifiant plusieurs aspects de leurs opérations, la compagnie aérienne en est venu à atteindre les objectifs fixés par le World Green Aviation. Espérons que d'autres compagnies emboîteront le pas sous peu puisqu'en tant que consommateur, ma conscience environnementale me dira certainement de choisir Transat pour mes prochaines vacances... 

mardi 27 décembre 2011

Est-ce que les agents de bord ont des escales à destination?

Répondre rapidement je vous dirais non... en fait la réponse pourrait se résumer plus souvent qu'autrement à non, mais il y a parfois des exception. Et c'est pourtant la première question que l'on me demande aussitôt lorsque je raconte que je suis agent de bord. Posez-vous la question un instant: est-ce vraiment profitable pour une compagnie aérienne de laisser ses agents de bord à destination ? La réponse est évidement négative. Pour la plupart des compagnies aériennes, les agents de bord doivent effectuer l'allée dans un pays quelconque ainsi que le retour et ce, dans la même journée. Que se passe-t-il alors entre les deux vols? Absolument rien, mis à part que l'intérieur de l'avion est inspecté et nettoyé pour le vol de retour. Ce processus prend environ 45 minutes. Par la suite, on procède à l'embarquement et le taxi vers la piste de l'aéroport. Donc faites le calcul, en un peu moins de 2 heures, l'avion redécolle et s'envole vers son pays d'origine. Vous avez bien visé, il s'agit d'une grosse journée de travail, que ce soit pour les pilotes, mais aussi pour les agents de bord.

Je vous disais qu'il y avait des exceptions tout à l'heure... et heureusement qu'il y en a ! Où pourrait-on trouver la passion de travailler 15 heures par jour, dont quelques unes ne sont même pas rémunérées (ça c'est un autre sujet...) et dont les passagers te font parfois vivre un véritable calvaire? Les exceptions se logent principalement dans des circonstances spéciales telles qu'un vol qui s'étend au-delà du maximum d'heures travaillées dans une journée selon la convention collective de l'employeur, d'un vol transatlantique où l'allez-retour serait alors impensable (près de 20 heures de travail) ou encore lors d'un bris mécanique. Parfois même, la compagnie peut décider, afin de maximiser ses opérations, de laisser quelques heures des agents de bord à destination qui aussitôt le minimum de repos (encore une fois fixé par la convention collective de l'employeur) vont repartir vers le pays d'origine, mais dans une ville différente que celle où ils ont décollé la dernière fois. Ce genre d'opération a pour but de rentabiliser les opérations en tenant compte des horaires de départ qui sont différentes de villes en villes, et ce pour accommoder le plus de voyageurs.

Il y a donc une foule de facteurs qui influence le temps que les agents de bord auront à destinations. Ce que je viens de vous raconter ici n'est qu'une parcelle de tout cela. Mais plus souvent qu'autrement, les compagnies rentabilisent leurs opérations et supprime ce genre de mini-vacances pour le personnel puisque ce n'est pas aussi rentable que de ramener un avion plein la journée même, et ensuite de repartir, ainsi de suite... Il est également aucunement rentable de laisser un avion une fois à destination sur le terrain de l'aéroport puisque ceux-ci exigent des montants parfois faramineux pour le stationnement. Il faut comprendre qu'un aéroport, pour trouver la rentabilité, doit impérativement accueillir le plus de passagers dans ses installations.

Si vous souhaitez devenir agent de bord pour voyager, ne choisissez surtout pas une compagnie qui fait majoritairement des vols de moins de 5 heures. Sinon vous risquez de vous retrouver à faire des allers-retours dans la même journée plus souvent qu'autrement. Et s'il y a des séjour à destinations de proposés, ils risquent fortement d'être très senior, ce qui limite vos chances les première années à vivre ce genre d'expérience dans un autre pays... Bonne chance!

jeudi 15 décembre 2011

Transat dit aurevoir au modèle "low-cost"

Transat a annoncé en partie cet avant-midi, comme revers à ses piètres résultats financiers dévoilés par la même occasion, vouloir mettre en branle pour 2012 une restructuration majeure de son produit, afin de changer l’image de la compagnie trop longtemps connue sous la bannière « low-cost ». Le changement des produits devrait permettre en 2014 des marges de profil de l’ordre de 50 millions. Mais encore faut-il que les voyageurs soient prêts à débourser plus de 20$ par forfait, ce qui représente une somme considérable lorsque l’on voyage en famille par exemple. Évidemment, les chiffres émis par le Président de la nationale restent illusoire puisque le coût d’une telle restructuration peut mener à des imprévus que trop bien les consommateurs devront payer. Quoi qu’il en soit, Jean-Marc Eustache est tout de même demeuré plutôt vague quant aux détails de cette restructuration, n'émettant pour l’instant que les grandes lignes de celle-ci. De plus, le président de Transat semblait contrarié aux allégations des journalistes disant que la compétition ne ferait pas longtemps avant d’offrir la même chose. Rappelons que Transat n’a pas tardé à emboité le pas lorsque Sunwing a décidé d’offrir un verre de champagne à bord, et de façon générale une expérience-client différente sur le marché. Aujourd’hui, les deux compagnies aériennes offrent sensiblement le même produit, mais l’une d’elle a dû couper dans les profits…

On apprend que la compagnie irait de l’avant lors de la prochaine année avec des changements au niveau de son produit en travaillant entre autre avec les hôteliers à destination afin de les convaincre de leur offrir les meilleurs chambres au meilleur prix. Ce changement dans l’offre pourrait effectivement avoir un effet positif pour Transat, mais serait tout de même limité puisque Sunwing a déjà emboité le pas en annonçant plus tôt cette année la création de deux nouvelles chaînes d’hôtel de luxe ainsi qu’une entente exclusive avec la chaîne réputé des hôtel RIU.

De plus, Transat a affirmé vouloir rénover progressivement la cabine intérieure de sa flotte d’appareils, des Airbus A330-300, pour en améliorer le confort. On parle pour Avril 2012, d’un tout nouvel éclairage, de nouveaux sièges plus confortables, mais surtout d’un tout nouveau système audio-visuelle installé sur chaque siège qui rehausserait de beaucoup le divertissement à bord. Une fois de plus Transat arrive à une idée géniale pour différencier son produit des autres compétiteurs, du moins avec Sunwing puisque Air Canada et WestJet offre déjà entre autre un système audio-visuelle sur chaque siège et des sièges relativement confortable et même beaucoup plus d’espace que la moyenne des autres transporteurs. Air Transat voudrait-il en venir à concurrencer avec Air Canada et WestJet déjà bien implanté dans ce créneau d’affaire? N’est-il pas risqué de venir entrer en compétition avec ces deux compagnies qui ont la réputation d’offrir déjà d’excellents produits sur le marché, à une clientèle plus ciblée? Le changement qu’Air Transat souhaite apporté à sa flotte se chiffre autour de 4M$ par appareil pour un total de 20M$ ce qui est tout de même dispendieux si par exemple Sunwing voudrait emboiter le pas avec ces 23 appareils cette année… Mais l’un des avantages de la grande rivale est qu’elle possède une alliance stratégique avec le groupe de voyage TUI qui pourrait facilement lui fournir des appareils sensiblement équipé de la même façon dont ceux de Air Transat. Rappelons que déjà Sunwing fait déjà affaire avec plusieurs compagnies européennes pour la location d’appareil, des 737-800, pour sa saison d’hiver… Un changement dans la location pourrait donc facilement intervenir à ce niveau.

Quoi qu’il en soit, Transat de façon générale souhaite visiblement changer l’image de la compagnie dès le printemps prochain. Une idée très intéressante et qui risque de fonctionner jusqu’à un certain point. La question que l’on peut se poser est davantage est-ce que la compagnie peut retrouver les plus de 20$ par action qu’elle a déjà offerte sur le marché? C’est donc avec un maigre 6,61$, mais tout de même une petite amélioration que l’action de Transat se clôturait à la bourse aujourd’hui.